Sur le parfum tragique des côla métriques chez Aristophane
1. Problème
2. Changement de rythme : des côla aux metra
qui veut tout entendre, tout savoir
elle lance ses regards et rôde partout
en aboyant, même si elle ne voit aucun homme.
Le mari n’arriverait pas à l’arrêter en la menaçant,
ni si, mis en colère, il brisait d’un coup de pierre
ses dents, ni en lui parlant doucement,
ni quand elle se trouve assise devant les hôtes,
mais constamment, elle garde son aboiement – rien à faire !
Τὴν δ’ ἐκ κυνός, λιτοργόν, αὐτομήτορα, | p | |
ἣ πάντ’ ἀκοῦσαι, πάντα δ’ εἰδέναι θέλει, | p | |
πάντηι δὲ παπταίνουσα καὶ πλανωμένη | a | |
λέληκεν, ἢν καὶ μηδέν’ ἀνθρώπων ὁρᾶι. | p | |
Παύσειε δ’ ἄν μιν οὔτ’ ἀπειλήσας ἀνήρ, | p | |
οὐδ’ εἰ χολωθεὶς ἐξαράξειεν λίθωι | p | |
ὀδόντας, οὐδ’ ἂν μειλίχως μυθεόμενος, | p | |
οὐδ’ εἰ παρὰ ξείνοισιν ἡμένη τύχηι, | p | |
ἀλλ’ ἐμπέδως ἄπρηκτον αὑονὴν ἔχει. | a |
Peut-être la tendance à la métrisation avait-elle donc commencé plus tôt. Hipponax la refuse, il s’en moque. Mais nous tenterons de montrer que c’est justement cette parodie d’un nouveau rythme, l’absence de césure, qui peut créer le rythme comique.
3. Une solution
4. Arguments
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Hi ! Malheur de malheur ! Aïe ! Aïe ! Aïe !
Maudit soit le Paphlagonien acheté récemment, le misérable !
Avec ses desseins que les dieux le confondent !
Depuis que le malheur a voulu qu’il entrât dans la maison,
5il ne cesse de faire donner la raclée aux serviteurs.
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Ἰατταταιὰξ τῶν κακῶν, ἰατταταῖ. | p | |
Κακῶς Παφλαγόνα τὸν νεώνητον κακὸν | p | |
αὐταῖσι βουλαῖς ἀπολέσειαν οἱ θεοί. | p | |
Ἐξ οὗ γὰρ εἰσήρρησεν εἰς τὴν οἰκίαν | a | |
πληγὰς ἀεὶ προστρίβεται τοῖς οἰκέταις. | a |
U— — U— — — | — U— U— U— — | p | |
U— — U UU U| — U — – — U U— | p | |
— — U — — |UU U — U — U — | p | |
— – U| — — — U| — — — U — | a | |
— — U —| — — U —| — — U — | a |
SECOND SERVITEUR :
Ah ! oui, qu’il périsse le plus misérablement du monde avant tous les autres Paphlagoniens,
avec ses diffamations !
PREMIER SERVITEUR :
Oh! malheureux, comment vas-tu ?
SECOND SERVITEUR :
Mal, tout comme toi.
PREMIER SERVITEUR :
Avance ici, et flûtons ensemble
10en gémissant sur un air d’Olympos.
ENSEMBLE :
Mumû mumû mumû mumû mumû mumû [19]
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Κάκιστα δῆθ’ οὗτός γε πρῶτος Παφλαγόνων | a | |
αὐταῖς διαβολαῖς. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Ὤ κακόδαιμον, πῶς ἔχεις; | p | |
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Κακῶς καθάπερ σύ. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Δεῦρο δὴ πρόσελθ’, ἵνα | p | |
ξυναυλίαν κλαύσωμεν Οὐλύμπου νόμον. | a | |
ΟΙΚΕΤΕΣ Α’, Β’ : | ||
Μυμῦ μυμῦ μυμῦ μυμῦ μυμῦ μυμῦ. | a |
U — U —| — — U | — — UU U — | ||
— — U UU —| — UU — — — U — | p | |
U —UU— U| — U — U — U — | p | |
U — U —| — — U| — — — U — | a | |
U — U —| U —| U — U — U — | a |
PREMIER SERVITEUR :
Pourquoi nous lamenter en vain ? Ne faudrait-il pas plutôt
chercher quelque moyen de salut et cesser de gémir ?
SECOND SERVITEUR :
Quel serait donc ce moyen ?
PREMIER SERVITEUR :
Dis-le, toi !
SECOND SERVITEUR :
Toi plutôt, dis-le-moi,
14que je n’aie point à combattre.
PREMIER SERVITEUR :
Non, par Apollon, pas moi !
SECOND SERVITEUR :
Comment tu pourrais me dire ce que je dois te dire moi !
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Τί κινυρόμεθ’ ἄλλως ; Οὐκ ἐχρῆν ζητεῖν τινα | p | |
σωτηρίαν νῷν, ἀλλὰ μὴ κλάειν ἔτι ; | p | |
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Τίς οὖν γένοιτ’ ἄν ; | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Λέγε σύ. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Σὺ μὲν οὖν μοι λέγε, | p | |
ἵνα μὴ μάχωμαι. | p | |
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Μὰ τὸν Ἀπόλλω ‘γὼ μὲν οὔ. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Πῶς ἂν σύ μοι λέξειας ἁμὲ χρὴ λέγειν ; | a |
PREMIER SERVITEUR :
Mais parle hardiment ; après je m’expliquerai à mon tour.
SECOND SERVITEUR :
Mais c’est que « hardi » n’est point dans mes moyens.
17Comment donc pourrais-je bien dire cela euripidiquement.
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Ἀλλ’ εἰπὲ θαρρῶν, εἶτα κἀγὼ σοὶ φράσω. | p | |
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Ἀλλ’ οὐκ ἔνι μοι τὸ θρέττε. Πῶς ἂν οὖν ποτε | a | |
εἴποιμ’ ἂν αὐτὸ δῆτα κομψευριπικῶς ; | a |
PREMIER SERVITEUR :
Non, non, de grâce, non, ne me sers pas de scandix ;
mais trouve quelque « pas de fugue » qui nous éloigne du maître.
SECOND SERVITEUR :
Eh bien, prononce « allons » tout d’un trait, comme je fais !
PREMIER SERVITEUR :
Soit, je dis « allons ».
SECOND SERVITEUR :
Maintenant après « allons »,
21dis « dette » !
PREMIER SERVITEUR :
Dette.
SECOND SERVITEUR :
Parfait !
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Μή μοί γε, μή μοι, μὴ διασκανδικίσῃς· | p | |
ἀλλ’ εὑρέ τιν’ ἀπόκινον ἀπὸ τοῦ δεσπότου. | a | |
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Λέγε δὴ μο – λω – μεν ξυνεχὲς ὡδὶ ξυλλαβών. | p | |
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Καὶ δὴ λέγω· Μολωμεν. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Ἐξόπισθέ νυν | a | |
αὐ – το φάθι τοῦ μολωμεν. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Αὐτο. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Πάνυ καλῶς. | a |
À présent, comme si tu te … frottais, dis d’abord posément
« allons », ensuite « dette », puis l’un après l’autre en pressant le mouvement.
PREMIER SERVITEUR :
« Allons, dette, allons, détalons »
SECOND SERVITEUR :
Voilà !
25Cela ne te fait-il pas plaisir ?
Ὥσπερ δεφόμενός νυν ἀτρέμα πρῶτον λέγε | p | |
τὸ μολωμεν, εἶτα δ’ αὐτο, κᾆτ’ ἐπάγων πυκνόν. | p | |
ΟΙΚΕΤΗΣ Α’ : | ||
Μολωμεν αὐτο μολωμεν αὐτομολῶμεν. | ||
ΟΙΚΕΤΗΣ Β’ : | ||
Ἤν, | a | |
οὐχ ἡδύ ; |
La première pointe qui fait rire (4-5), consiste en l’explication des cris Aïe ! Aïe ! Aïe ! hi ! (iattataiax, 1) comme cris de douleurs et la présentation des stratèges d’Athènes (et de Cléon, le Paphlagonien) comme des esclaves. On observe le même phénomène dans la plaisanterie suivante (8-10) placée après un commentaire (6-7). Elle se termine sur une pointe concernant la musique épico-mélique, un peu larmoyante, un ton dont se moque déjà la poésie iambique d’Archiloque [20] . Ici Aristophane se moque du ton sérieux, trop sérieux d’Olympos, poète flûtiste travaillant avec des côla, alors qu’Aristophane supprime la césure entre les côla. Et ainsi de suite : les césures « autres » que la penthémimère et qui sont marquées dans notre texte par un a dans la marge sont toujours présentes dans la chute comique de la plaisanterie, alors que dans la première partie la possibilité d’une lecture en côla est préservée. Dans la blague, le poète comique se positionne donc du côté du rythme nouveau contre le rythme traditionnel.
Mais il aura beau faire ; à ce prologue-ci,
il de pourra pas adapter de fiole :
il n’est point de mortel en toute chose heureux :
l’un, bien né, manquera de moyens d’existence ;
l’autre, sorti de bas …
ESCHYLE :
….perdit sa fiole
ΕΥΡΙΠΙΔΗΣ :
Ἀλλ’ οὐδὲν ἔσται πρᾶγμα· πρὸς γὰρ τουτονὶ
τὸν πρόλογον οὐχ ἕξει προσάψαι ληκύθον.
« Οὐκ ἔστιν ὅστις πάντ’ἀνὴρ εὐδαιμονεῖ.
Ἢ γὰρ πεφυκὼς ἐσθλὸς οὐκ ἔχει βίον
ἢ δυσγενὴς ὢν »
ΑΙΣΧΥΛΟΣ :
« ληκύθιον ἀπώλεσεν »
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5. Conclusion
Universités de Lausanne et Fribourg